L’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a publié en juillet son rapport annuel, remis au Parlement.
Et celui-ci revient sur le tournant de 2023 en mytiliculture. En 2023, la production de moules s’établissait à 54 531 tonnes, dont 46 111 tonnes élevées sur bouchot (le segment étudié ici pour l’étude de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires), et 295 tonnes de moules sauvages pêchées.
6 561 tonnes de ce volume ont été exportées, principalement à destination des Pays-Bas (60 %) puis de l’Espagne (28 %). Et la France a importé 39 330 tonnes, principalement depuis l’Espagne (44 %) et les Pays-Bas (26 %).
En 2023, la production de moules de bouchot était orientée à la baisse sous le coup, notamment, d’une prédation grandissante et les charges étaient orientées à la hausse avec une augmentation de 9 centimes sur un an pour l’énergie (21 centimes sur deux ans). Aussi, le coût de la matière première en sortie de production participait à hauteur de 60 % de la composition du prix au détail, avec une valeur calculée en hausse de 33 centimes par rapport à 2022.
L’étude montre qu’à l’étape suivante, la marge brute à l’expédition se replie de 17 euros/kg sur un an et apparaît ainsi négative (– 0,04 euro/kg). « Un certain nombre d’éléments sont susceptibles d’expliquer ce résultat, développe le rapport. D’une part, une portion non négligeable des producteurs de moules de bouchot sont également expéditeurs. » Ceux-ci peuvent alors faire supporter des coûts liés à l’expédition à la partie production. D’autre part, le circuit observé pour l’étude est celui de la grande et moyenne distribution (GMS), or la vente directe ainsi que la restauration « représentent des circuits plus rémunérateurs pour les opérateurs », la faible marge des expéditeurs vers la GMS serait alors compensée par ces deux marchés.
Reste que l’étude pointe une bascule : « La baisse du prix moyen au détail vient rompre la tendance à l’augmentation du coût de la moule de bouchot, effective depuis 2019 et qui a valu une nette chute de la consommation à domicile entre 2021 et 2022 (– 3 kilotonnes) », souligne le rapport. En 2023, avec un prix moyen à la baisse (– 0,34 euro/kg), la consommation est repartie (+ 1 kilotonne).
Haude-Marie Thomas
